Faustin Kayumba Nyamwassa, ex-chef d’état-major de l’armée
rwandaise, entré en dissidence et parti se réfugier en Afrique du Sud il
y a deux ans, s’est exprimé vendredi 21 juin au procès des six hommes
accusés d’avoir tenté de l’assassiner quelques mois après son arrivée à
Johannesburg. Le général Nyamwassa résume la situation en expliquant
qu’il est un témoin gênant. Il accuse le président rwandais Paul Kagame
d’avoir ordonné l’attentat qui a coûté la vie à son prédécesseur en
1994, attentat au lendemain duquel le génocide avait commencé.
« J’ai des faits en mémoire montrant que le président du Rwanda a ordonné qu’on tue l’ancien président Habyarimana ». Ce
sont les mots de Faustin Kayumba, au procès de ses agresseurs présumés.
Le général rwandais n’était jamais allé aussi loin dans les interviews
qu’il a accordées à la presse à son arrivée à Johannesburg il y a deux
ans. Quelques mois plus tard, il était agressé et depuis, il n’avait
plus dit un mot.
Ce n’est pas le premier des anciens proches du président rwandais
partis en exil à désigner Paul Kagame comme le responsable de l’attentat
contre son prédécesseur. Avant lui, Théogène Rudasingwa, ancien chef de
cabinet du président Kagame l’a fait à plusieurs reprises.
Mais les déclarations de Faustin Kayumba ne peuvent pas passer
inaperçues. Chef d’état-major de l’armée rwandaise de 1994 à 2002, il a
participé à la fondation du FPR (Front patriotique rwandais) avec Paul
Kagame, et a été au cœur des opérations militaires du mouvement. C’est
aussi l’un des neuf hauts responsables rwandais que le juge français
Bruguières voulait faire arrêter dans le cadre de son enquête sur
l’attentat.
Mais il faut rappeler que les deux hommes sont devenus aujourd’hui
des opposants politiques. Leurs accusations doivent être replacées dans
ce contexte, dans un dossier tellement politisé désormais qu’on peut
douter que la vérité historique finisse par éclater.
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